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Nouvelle lune, inter-saison et Samhain : quand les mondes se croisent et que le Yin nous rappelle à l’intérieur

  • Photo du rédacteur: Noémie Gadeau
    Noémie Gadeau
  • 21 oct.
  • 7 min de lecture
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Tu le sens toi aussi, cet appel presque abyssal qui te ramène à l’intérieur ? La buée sur les vitres, le ciel clair, la fraîcheur de la nuit qui se retire, et ces couleurs froides et franches qui annoncent le début d’un nouveau cycle. Selon où tu te trouves, l’odeur de l’humus et de la rosée se mêle à celle d’un air qui devient plus sec, plus franc...


Le point de bascule


Nous entrons dans une période de transition particulièrement puissante, et pour cause : trois portes s’ouvrent presque en même temps — lunaire, saisonnière, spirituelle — chacune amplifiant l’autre, créant un effet démultiplié.


Nous sommes le 21 octobre 2025, jour de nouvelle lune. En parallèle, nous entrons aujourd'hui également dans l’inter-saison Terre–Eau, cette transition subtile entre l’automne (Métal) et l’hiver (Eau). Et dans dix jours, le 31 octobre, viendra Samhain, la fête celtique du passage vers le monde des ancêtres et du nouveau cycle.


Alors installe-toi confortablement, prends ta boisson chaude préférée (oui je vais souvent te proposer ça, parce que quoi de mieux qu’une boisson chaude? Aucun débat possible), et suis-moi à la croisée des chemins, là où les cultures et les savoirs antiques se rejoignent pour porter le sacré au cœur de ton quotidien.


Dans cet article, nous allons sentir, observer et écouter ce que ce moment demande de toi, comprendre ce que ton corps, ton esprit et même la Terre chuchotent en ce début de cycle, et découvrir comment se laisser glisser doucement dans ce vide fertile, là où tout peut germer en silence avant de renaître… et promis, sans tomber dans le mélodrame cosmique.


La nouvelle lune d’octobre : Le vide fertile


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D’un point de vue scientifique d’abord : la nouvelle lune, c’est la conjonction du Soleil et de la Lune, autrement dit l’alignement parfait de ces deux astres, qui crée… l’absence totale de lumière visible. Oui, la nuit la plus noire du cycle.


En astrologie, c’est un point zéro, une graine qui sommeille dans l’obscurité. C’est pour cela que cette nuit est la plus Yin : propice au repos, à l’intuition et à la régénération. Moment de gestation du cycle, le Yin atteint son apogée pendant que le Yang prépare sa grande sortie, en coulisses.


Petite digression pour mes consœurs concernées : sans vouloir asséner de vérités absolues, il est dit que le premier jour du cycle, lorsqu’il se synchronise avec une nouvelle lune, est particulièrement puissant. Un vrai rituel naturel du corps, de nettoyage et de remise à zéro. On parle d’une synchronicité avec la Terre et la Lune : ton corps suit le rythme cosmique et met les compteurs à zéro. C’est le moment idéal pour laisser partir l’ancien — mémoire, émotions, mental, petites douleurs physiques — et préparer la graine du prochain cycle.

Bref, c’est un appel à faire le vide pour écouter ses besoins profonds. Oui, cette petite voix qui te suit toute la journée, qui te souffle de ralentir, de prendre soin de toi, ou simplement de poser ton téléphone… et à laquelle tu trouves toujours mille excuses ? Eh bien, c’est le moment parfait pour l’écouter. Prends ce temps de retrait volontaire, d’économie d’énergie et de retour à l’essentiel.



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L’entrée en inter-saison - le Centre se repositionne. 


Comme je te l’ai expliqué dans mon premier article, le calendrier saisonnier chinois n’est pas tout à fait celui que nous connaissons en Occident. Si tu as un doute sur ce qu’est l’inter-saison, je te conseille de relire ce passage… sinon, roule avec moi, on y va.


En ce 21 octobre 2025, débute le premier des 18 jours de l’inter-saison : un mouvement gouverné par la Terre, retour au Centre, réinitialisation des curseurs avant le prochain cycle : le Yin poursuit son ascension et le Yang rentre doucement en profondeur.


Concrètement, c’est le passage du Métal à l’Eau par le biais de la Terre : du Poumon au Rein. Cette période prépare le corps et l’esprit à l’hiver, à la mise en réserve du Jing, et à la descente du Qi


Les organes clés ?

La Rate et l’Estomac — si tu viens au cabinet, tu sais combien j’adore parler de la Rate et de son rôle fondamental dans ton système — et le Rein et la Vessie. Ici, on parle de leurs fonctions énergétiques selon la MTC, même si physiologiquement les organes restent les mêmes.


Le climat dominant ?

Froid, sec ou humide. Ce qui signifie que ton corps a besoin de chaleur, douceur et ancrage.


Conseils physiques pour accompagner l’inter-saison Terre–Eau


Cette période demande avant tout de régénérer la Rate et l’Estomac, de préserver le Qi et d’aider le corps à intégrer les changements.Quelques repères simples :


  • Manger chaud, cuit, simple et nourrissant. Privilégie les aliments doux et de saveur légèrement sucrée naturelle (courge, carotte, patate douce, riz rond, châtaigne, datte, miel, jujube, millet).


  • Limiter le cru, le froid et l’humide. Ce sont les trois ennemis de la Rate : les salades, smoothies, yaourts froids et crudités sont à proscrire (et ce n'est pas de saison).


  • Réchauffer le centre. Une bouillotte sur le ventre, des moxas doux sur le 6RM (Qi Hai) ou le 36E (Zu San Li) soutiennent la digestion et le tonus.


  • Se reposer après les repas. Pas d’effort intense juste après manger, le Qi doit descendre et digérer. Une marche douce à la limite, mais on ne force pas.


  • Alléger les charges mentales. Le surmenage intellectuel épuise directement la Rate ; autorise-toi des pauses, des marches lentes, du silence.


  • Hydrater sans excès. De petites gorgées d’eau tiède ou d’infusions réchauffantes (gingembre doux, datte, cannelle, réglisse, écorce d’orange) suffisent.


Cette hygiène corporelle simple prépare le terrain pour l’hiver, soutient l’immunité et évite la lourdeur, les glaires et la fatigue du changement de saison.


  • La symbolique : Revenir au (c)(v)entre


L’inter-saison, c’est l’espace entre deux respirations. Comme la nouvelle lune, c’est le moment de digérer ce qui a été, d’intégrer, de se recentrer et de trouver une stabilité avant le repli hivernal.


Elle nous invite comme la nouvelle lune à revenir au centre (tu comprends pourquoi c’est ma signature?) écouter les rythmes lents du vivant et faire une pause


Autrement dit, au cas où ce ne serait pas assez clair malgré la cadence imposée par ton job, la société, ta vie et tout ce qui t’entoure : RALENTIS.


Ce n’est pas un moment d’action mais de sédimentation : ce que tu ne digères pas maintenant pèsera tout l’hiver. Il est temps de s’alléger et de rendre à la Terre ce qui ne te sert plus.



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Samhain : le portail entre les mondes


Enfin, et pas des moindres : Samhain, la fête celtique célébrée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre — racine du très commercial et controversé Halloween américain.


Traditionnellement, Samhain marque la fin de l’année celtique et le début d’un nouveau cycle. C’est le moment où le voile entre les mondes s’amincit, favorisant la communication avec les ancêtres et invitant aux rituels de dépouillement et de mémoire. On y fait des offrandes, des rituels de nettoyage et de protection, et l’on allume une bougie dans la nuit noire pour éclairer le passage d’un cycle à l’autre et honorer les êtres chers de l’autre côté.


Dans les sociétés agraires, c’était aussi le temps de rentrer les dernières récoltes et de préparer l’hiver.


  • Archétype de la renaissance


Samhain, c’est la porte de la mort symbolique, le passage nécessaire pour le renouveau. On honore la fin, on éclaire la nuit intérieure avec le feu des bougies — un petit Yang dans l’immensité du Yin nocturne — et on célèbre la transformation, le passage d’un état à un autre.


L’inter-saison se termine le 6 novembre, soit une semaine après ce passage symbolique. Lorsque le travail de deuil est fait — grâce à la nouvelle lune et au travail de fond de l’inter-saison — le nouveau cycle peut commencer avec l’énergie de l’hiver. La transformation opérée dans la matière se répercute sur tous les plans, et l’évolution continue de manière exponentielle.


Avancer en conscience avec les rythmes naturels est un moyen extrêmement puissant de faire de l’alchimie intérieure, de transmuter ce qui nous encombre et de laisser émerger quelque chose de neuf.


Petit clin d’œil énergétique : dans le calendrier chinois, le 23 octobre marque Shuangjiang, la “Descente du givre”. Le froid s’installe, le Yang se retire, et la nature se met en sommeil… un écho parfait à Samhain, où tout semble mourir pour préparer le renouveau.

Leur résonance commune : trois langages pour un même message


Trois cultures, trois sagesses, trois visions, trois langues… et un seul message : entrer dans l’obscurité consciente.


En résumé, parce que vous savez que j’aime les mots mais que parfois, il faut être efficace :

  • Ralentir

  • Écouter le silence

  • Nourrir la chaleur interne (plantes, bouillons, repos)

  • Honorer nos ancêtres ou nos racines symboliques

  • Faire confiance au vide fertile avant le renouveau


Pour conclure


Le Yin n’est pas l’absence, c’est le creuset de ce qui va naître. Ce moment du cycle est un passage sacré qui nous invite à entrer en nous-mêmes, à favoriser la paix et le calme, et à recharger nos batteries. On ne force pas le Yang : on laisse descendre l’énergie, on accepte le silence et on se fait confiance.


Alors si tu sens que ça remue aujourd’hui ou dans les jours à venir, tu comprends un peu mieux pourquoi et ce qui se joue pour toi. Ce triangle cosmique est challengeant dans le lâcher-prise, mais fais confiance et saute : le filet n’apparaît jamais avant le premier pas.

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